Nord-Kivu : Tragédie à Butembo, l’effondrement d’un mur coûte la vie à deux maçons

Un drame survenu ce vendredi 5 septembre dans le quartier Mutiri, à Butembo, a rappelé de façon cruelle les risques encourus lorsque les règles de sécurité en matière de construction sont négligées. Sous les décombres d’un mur d’enclos, deux artisans ont perdu la vie, unissant dans le deuil une communauté et suscitant un urgent appel à la prudence.

Ce vendredi après-midi, vers 14 heures, un accident mortel a secoué le quartier Mutiri, près du rond-point IBTP dans la commune de Bulengera. Le mur d’un enclos s’est brutalement écroulé sur deux maçons qui œuvraient à la fondation d’une maison voisine, les ensevelissant sous terre et gravats. Malgré l’intervention rapide des secours, les deux hommes n’ont pu être sauvés.

Les victimes, toutes deux maîtres-maçons, sont identifiées comme un jeune homme d’une trentaine d’années, célibataire, et un père de famille résidant dans la commune. Un troisième homme, aide-maçon, a été blessé dans l’effondrement et a été évacué vers un établissement hospitalier où il recevrait des soins. Selon des témoignages recueillis sur place, six personnes se trouvaient initialement sur le chantier ; trois ont pu être extirpées indemnes.

La société civile locale, par la voix de son président John Paluku Kameta, a immédiatement investigué les causes probables de la catastrophe. Les premières observations pointent une double défaillance : des excavations mal exécutées et une instabilité du sol. « Une question technique liée à la manière dont ce mur était creusé serait à la base de cet accident, amplifié par la qualité du sol », a-t-il expliqué.

Face à ce drame, un appel solennel est lancé aux propriétaires, aux entrepreneurs et aux ingénieurs : prioriser impérativement l’évaluation des risques et procéder à une étude préalable des sols avant tout chantier. « Il est vraiment important de renoncer plutôt que de sacrifier des vies humaines », insiste le représentant de la société civile.

Les corps des défunts ont été transportés à la morgue par les équipes de la Croix-Rouge, en attendant leur inhumation. Dans un élan de solidarité, le député provincial Bienvenu Lutsumbi a apporté son soutien aux familles éprouvées et pris en charge le loyer du foyer sinistré. Il a également salué la mobilisation des taximen, venus prêter main-forte aux secouristes.

Cette tragédie met en lumière un impératif non-négociable : la sécurité dans le BTP ne doit jamais être compromise, sous aucun prétexte. Butembo pleure deux de ses artisans, morts faute de précautions élémentaires. Que leur disparition serve au moins de cri d’alarme : construire, oui, mais jamais au mépris des vies humaines. La qualification des bâtisseurs, l’expertise technique et le respect strict des normes doivent devenir la règle absolue seul prix acceptable pour éviter que le béton ne se transforme en linceul.

Franklin MIGABO